La lutte et la prévention contre le pou rouge du poulailler

Lutter contre le pou rouge du poulailler demande, de la part de l'éleveur, une très grande attention. En effet, se débarasser de ce parasite n’est, tout simplement, pas aisé à différents niveaux :

• l’accessibilité difficile de leurs cachettes,
• les cages et volières doivent toujours être nettoyées à fond avant d’accueillir une nouvelle population,
• les éleveurs n’ont souvent pas la possibilité de laisser une partie de leur élevage vide pour désinfecter correctement,
• parce que le pou rouge se manifeste de nuit.

Pour limiter le risque de résistance aux pesticides acaricides « classiques » et pour préserver la qualité alimentaire des volailles et de ses produits dérivés, des alternatives sont recherchées comme :

• les huiles essentielles végétales,
• les plantes médicinales répulsives,
• les moyens de lutte mécanique.

Différentes possibilités existent donc pour se protéger du pou rouge des volailles, l'éleveur peut alors choisir :

• la prévention,
• le traitement mécanique,
• le traitement animal,
• le traitement de l'environnement.

La lutte contre les Dermanyssus gallinae

Parmi les recommandations vétérinaires, si un poulailler est infesté, il est préférable d'en déplacer les poules et de procéder à un nettoyage minutieux des lieux comme :

• de retirer la litière,
• balayer,
• gratter et aspirer tous les interstices,
• brûler les déchets,
• nettoyer à haute pression.

Les médecins animaliers recommandent également la mise à disposition pour les poules de « la terre de diatomée ».

Les entretiens réguliers contre les poux rouges

L’entretien du poulailler est nécessaire dans un but autant préventif que curatif. Un poulailler correctement entretenu et désinfecté régulièrement limite les risques de prolifération de parasites tels que les poux rouges des volailles. Les éleveurs assidus pourront appliquer un traitement naturel préventif contre les poux rouges lors des entretiens hebdomadaires du poulailler. Ainsi, ils assurent la meilleure protection aux poules et limitent considérablement le risque de voir une invasion de poux s’installer.

Un bon entretien passe par plusieurs étapes pour que le nettoyage du poulailler soit complet. Il devra aussi être désinfecté avec un produit spécifique et/ou un nettoyeur à haute pression.

Dès lors que le poulailler a été correctement nettoyé, un traitement contre les poux rouges pourra être décidé. Il existe pour cela différentes solutions à base :

• de produits naturels,
• de produits chimiques,
• ou encore,
• de bonnes idées. 

Les traitements chimiques contre les poux rouges

Des solutions chimiques existent contre les poux rouges. Hélas, au fil du temps, le parasite hématophage a su développer une résistance accrue à bon nombre d'entre eux du fait d'un usage répété. Les élevages industriels utilisent encore ces produits, mais ils pourraient bientôt ne plus être suffisants.

Pour traiter chimiquement le poulailler, on retrouve principalement des produits à base d’organophosphorés. Les molécules les plus utilisées sont les :

• pyrimiphos méthyl,
• chlorypyriphos éthyl,
• malathion,
• azamétiphos,
• dichlorvos.

Elles peuvent être appliquées sur différents supports, comme :

• les murs,
• les encadrements des portes et fenêtres,
• les meubles,
• les piliers,
• les angles,
• le voilage,
• les rideaux,
• toutes autres surfaces où les insectes se posent.

Mais aussi dans les élevages sur les murs carrelés des salles de traite, dans les laboratoires de préparation par exemple.

Il existe également d'autres produits traitants à base de pyréthrinoïdes dont les molécules sont plus communément connues sous les appellations :

• perméthrine,
• cyfluthrine,
• alphaméthrine.

Ces traitements agissent sur les individus dits « mobiles » comme :

• les poux adultes,
• les larves de pou
• les nymphes du pou.

En effet, il est plus difficile de détruire les œufs des poux rouges du poulailler. De plus, ces produits ne sont pas des substances actives sur les animaux infectés mais uniquement applicables dans le poulailler.

Les traitements naturels contre le pou rouge du poulailler

La première astuce naturelle pour limiter le risque d’invasion est aussi une bonne idée. En effet, il est aussi possible d’opter pour le poulailler en plastique. Ce matériau est plus facile d’entretien et n’offre pas aux poux d’interstices, de planches ou de recoins pour s’installer durablement. On parle également de remède grand-mère comme l'utilisation du vinaigre. Mais, contrairement aux idées reçues, le vinaigre ne serait pas d’un grand secours une fois l'infestation bien installée. Ces parasites ne réagissent pas franchement à l’acidité, ce qui rend le vinaigre totalement inefficace pour les éradiquer. En revanche, le vinaigre est un produit adapté à la désinfection du poulailler et de toutes les surfaces durant les entretiens réguliers des lieux. Il est aussi possible d’appliquer deux fois par semaine du vinaigre directement sur les poules en prévention.

Il est indiqué, par exemple, de pulvériser de l’eau vinaigrée à différents endroits de l'animal :

• près des cuisses,
• au niveau du cou,
• sous les ailes.

Cette technique est très efficace pour repousser la plupart des parasites et même le pou rouge du poulailler.

Ensuite, après l'entretien régulier du poulailler, vous pouvez opter pour l'un ou plusieurs de ces traitements naturels comme :

• La terre de diatomée

La terre de diatomée agit véritablement contre les poux rouges. Cette terre spécifique provient d’un gisement de diatomite sous la forme de roche et réduite, ensuite, à l’état de poudre. En y regardant de plus prés, on se rend compte que la terre de diatomée se montre très abrasive. Les parasites, et donc les poux rouges, ne peuvent pas se déplacer sur cette terre. C'est aussi difficile pour eux que de marcher sur du verre cassé pour l’humain. Ainsi, les poux rouges meurent d'épuisement après être entrés en contact avec la terre de diatomée.

Pour l’utiliser, il suffit de la saupoudrer dans le poulailler à même la litière, les endroits de passage et les perchoirs. Elle permet d’éliminer les poux, les puces, les tiques et donc aussi les poux rouges. Ce produit est naturel, mais très abrasif. Il est donc préférable d’utiliser un masque et des gants pour pouvoir le manipuler sans inquiétude.

C’est une bonne option qui peut être utilisée et appliquée autant de fois que nécessaire. Il est possible de traiter simultanément le poulailler et les volailles. Ainsi, vous aurez la possibilité de vous débarrasser complètement des acariens. Il faut en effet, éviter que les poux rouges du poulailler passent simplement d’un endroit à l’autre et finalement que l’infestation ne finisse jamais.

Assurez-vous toujours, que lorsque vous nettoyez le poulailler, de sceller ou même brûler la litière de vos oiseaux domestiques, car les acariens peuvent retrouver facilement leur chemin s’ils ne sont pas totalement tués ou piégés.

• La cendre de bois

Un autre traitement naturel contre les poux rouges des volailles est la cendre de bois. Cette dernière, comme la terre de diatomée, fait preuve d’un important pouvoir abrasif plus ou moins similaire. Les poux rouges ne peuvent plus se déplacer à son contact et meurent des coupures qu’elle engendre. Pour une bonne utilisation, il suffit de disperser la cendre de bois dans le poulailler en grande quantité, du sol au plafond.

Antiparasitaire connu et inoffensif pour les poules, la cendre de bois n’aura pas d’effet sur la santé des gallinacés. L’opération peut être répétée plusieurs fois par semaine, jusqu’à l’élimination totale des poux rouges. La cendre de bois complète parfaitement le travail préventif du vinaigre par exemple lors de l’entretien du poulailler.

• Les silicates

Ces silicates mesurent 3-9 μm et ont un fort pouvoir absorbant pour les graisses et les huiles. Ces particules agissent aussi dans la lutte contre le pou rouge. Lorsque le parasite rencontre cette substance, elle se glisse entre les articulations et réduit sa mobilité. La silice endommage l’exosquelette du pou rouge, qui se déshydrate rapidement et finit par mourir.

Les silicates de traitement se présentent sous la forme de spray le plus souvent et ont été spécialement élaborés pour pénétrer profondément dans les cachettes des poux rouges. Il s’agit d’un moyen de lutte physique contre ces parasites, sans risque d’apparition d’une résistance et sans danger pour les oiseaux.

Il s'utilise, après avoir sorti les animaux domestiques et bien nettoyé les lieux, dans tous les coins, recoins, fissures et interstices où les poux rouges du poulailler peuvent nicher. Le produit va alors déposer une fine couche blanche, qui demeurera efficace tant qu’elle n’est pas recouverte par d'autres poussières ou salissures plus favorables aux parasites.

• Les prédateurs des poux rouges

Les éleveurs familiaux et industriels s’intéressent de plus en plus à l'introduction de prédateurs naturels contre les poux rouges. Cette solution est une alternative biologique car elle respecte parfaitement les animaux et leur environnement. Cette technique de lutte contre les poux des volailles est très facile à mettre en place puisqu’il suffit d’introduire une certaine quantité de prédateurs contre le nuisible directement dans le poulailler et en nombre suffisant en fonction de l’étendue de l’infestation.

Quelque soit la méthode de lutte que vous aurez choisie, sachez que les volailles souffrent physiquement de la présence de poux rouges au poulailler, il vous est donc également conseillé d'agir en renforçant leur capacité naturelle de défense.

Les apports alimentaires utiles contre le pou rouge des poulaillers

Les apports alimentaires vont permettre d'aider vos animaux domestiques ou d'élevages à booster leurs défenses immunitaires ou à récupérer des forces s'ils ont été en contact avec des poux rouges. L’ail contribue ainsi à renforcer le système immunitaire des poules. L’ajout de gousses d’ail fraîches à leur eau ou de la poudre d’ail est également une bonne mesure préventive, car les parasites ne semblent pas aimer le goût que cela procure au sang des poulets quand de l’ail a été ajouté à leur régime de céréales.

Vous pouvez également combattre l'anémie par un apport en fer sous forme de complément ou par l'alimentation. Parmi les aliments courants sources de fer, on trouve notamment :

• les œufs,
• la viande,
• la volaille,
• le poisson,
• les fruits de mer,
• les épinards,
• les feuilles de betterave,
• les feuilles de pissenlit,
• la patate douce,
• le brocoli,
• le chou,
• les fraises,
• la pastèque,
• les raisins secs,
• le blé,
• la farine d’avoine,
• la semoule de maïs,
• la mélasse.

Bien-sur vous devrez adapter votre choix d'apport en fonction de votre élevage de manière à ne pas trop dénaturer leurs habitudes gustatives.

L’ajout de ces aliments à leur régime alimentaire peut les aider à mieux lutter contre les acariens, qui, en plus de drainer le corps en fer, affectent également le système immunitaire des oiseaux.

Les poux rouges du poulailler peuvent parfois s'étendre au delà du poulailler et se répandre jusque dans les habitations des éleveurs. Pour protégez votre maison contre les poux rouges des volailles, il vous faudra éloigner les oiseaux de la maison ou même décider de les oter complètement de votre propriété. Cela inclut la volaille, mais aussi les pigeons et bien d’autres oiseaux pour lesquels vous aviez peut-être l'habitude de réserver une mangeoire dans votre jardin.

Pensez aussi à eliminez toutes les cachettes potentielles à l’intérieur de votre maison, telles que :

• les encombrements inutiles,
• les tapis sales,
• les cartons et autres litières potentielles.

L'humidité est un facteur favorisant la prolifération des poux du poulailler, pour protéger votre maison vous pouvez la limiter avec un déshumidificateur, vous conserverez un taux d’humidité faible à l'effet répulsif pour ces parasites.